Le choix du Jour
Petite France qui résiste
France Gall s'est prêtée au jeu de l'autoportrait.
France Gall par France Gall. 20 h 55. France 3.
Un sourire éclatant, des yeux pétillants, une mine gourmande : sur toutes les images d'archives, officielles ou privées, que montre France Gall dans ce documentaire, se dessine l'image d'une femme pleine de vie, et d'envies. Cette dernière décennie lui a soufflé dans un même mouvement son mari et complice Michel Berger, puis sa fille Pauline. Elle a surmonté dans la foulée l'épreuve d'un cancer. Et elle se retrouve, face à la caméra, à déclarer simplement, et malgré tout, qu'elle garde " l'espoir en l'existence, finalement ".
Ce documentaire, déjà diffusé l'an dernier, est remarquable de sobriété. Sous forme d'autoportrait, il retrace la carrière de la chanteuse. De ses débuts, en famille, avec Sacré Charlemagne. Puis de sa rencontre avec Serge Gainsbourg, qui lui fera gagner le concours de l'Eurovision avec Poupée de cire, poupée de son, et une notoriété plus douteuse avec les fameuses Sucettes à l'anis, que la toute jeune fille chanta alors avec candeur...
Suit une traversée du désert, avant la rencontre avec Michel Berger, en 1973. " J'ai vraiment eu le sentiment que ma vie commençait quand je l'ai rencontré. C'est vraiment à ce moment-là que je suis née. " Sur les images, la métamorphose est visible : France Gall passe de l'adolescente gauche à la jeune femme épanouie, de la chanteuse débutante à l'interprète passionnée. En face, Michel Berger la regarde avec tendresse, et lui écrit certaines des plus belles chansons de son répertoire. Jusqu'à ce dernier album, Double je, qu'ils devaient enregistrer ensemble, avant que la mort ne les sépare. Emouvant sans être larmoyant, cet autoportrait a aussi le mérite de nous montrer France Gall sous un jour qu'on ne lui connaissait qu'en chansons : une femme qui " résiste ", qui " cherche le bonheur partout ", comme elle le chantait dans les années quatre-vingt. · ne pas louper.
Caroline Constant
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